Dans un lieu public ou accueillant du public
Question précédenteVotre situation
On vous a tenu des propos insultants portant atteinte à votre dignité.
Vous avez le sentiment qu’ils ont un caractère raciste, c’est-à-dire qu’ils ont été tenus au motif de votre origine, de votre religion ou de votre apparence physique. A noter : l’origine ou la religion mentionnée peut être réelle, mais aussi supposée (par l’auteur-e de ces propos) à partir des traits de votre visage, de votre couleur de peau, de votre nom, de votre accent…
Ces propos ont été tenus dans un lieu public ou accueillant du public :
- dans la rue
- dans le cadre d’une manifestation
- dans une discothèque
- au café ou au restaurant
- au supermarché
- à la poste…
Vous cherchez à savoir ce que vous pouvez faire pour obtenir une aide.
Ce que dit la loi
Les propos racistes sont interdits par la loi et punis en fonction de leur gravité. Lorsqu'ils sont tenus publiquement, les peines sont plus sévères.
Les propos sont dits « publics », lorsque leur auteur-e a clairement voulu qu’ils soient entendus ou lus par d’autres personnes (dans les médias, au cours d’une réunion publique, sur internet, sur une affiche…). Dans le cas contraire, on dit qu’ils ont été tenus dans un cadre privé (chez vous, au travail dans un bureau fermé, dans un courriel privé...).
Différents types de propos
L'injure raciste
La loi définit l’injure raciste comme « toute expression outrageante, terme de mépris ou invective adressé à une personne ou à un groupe à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » (exemple : « retourne chez toi, sale *** »).
Lorsqu’elle est publique, son auteur-e encourt jusqu'à 1 an de prison et 45.000 € d'amende (articles 29 alinéa 2 et 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881).
Lorsqu’elle n'est pas publique, elle est punie de l’amende prévue pour les contraventions de 4e classe, soit 750 € au plus (article R.624-4 du Code pénal).
La diffamation raciste
Si les propos tenus imputent des faits précis qui portent atteinte à l’honneur d’une personne ou d’un groupe en raison notamment de son origine, de sa religion ou de son apparence physique (exemple : «les ressortissants de tel pays détournent à leur profit les aides publiques »), il s’agit de diffamation raciste.
Lorsqu'elle est publique, son auteur-e encourt jusqu'à un an de prison et/ou 45 000 € d'amende (articles 29 alinéa 1 et 32 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881).
Lorsqu'elle n'est pas publique, elle est punie de l’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe, soit 750 € au plus (article R.624-3 du Code pénal).
La provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciste
Si ces propos encouragent la discrimination, la haine ou la violence raciste (exemple : « il faudrait tous les tuer, ces *** »), il s'agit d’une incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciste.
Lorsqu’elle est publique, son auteur-e encourt jusqu’à un an de prison et/ou 45 000 € d’amende, ainsi que des peines complémentaires (article 24 alinéas 6 et 8 de la loi du 29 juillet 1881).
Lorsqu'elle n’est pas publique, elle est punie de l’amende prévue pour les contraventions de 5e classe, soit 1 500 € au plus (article R.625-7 du Code pénal).
Le délit d'apologie des crimes
Si ces propos promeuvent ou justifient un crime de guerre ou un crime contre l’humanité (exemple : « ils ont bien fait de tous les exterminer, ces *** »), il s'agit d'un délit d'apologie des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes et délits de collaboration avec l'ennemi. Lorsque ces propos sont publics, leur auteur-e encourt jusqu’à 5 ans de prison et/ou 45 000 € d’amende (article 24 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881).
La contestation de l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité
Enfin, si ces propos nient ou minimisent un fait historique relatif à un crime contre l’humanité (exemple : « c'était pas si grave, de tuer tous les *** »), ils constituent une contestation de l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité. L’auteur-e de telles contestations publiques encourt « jusqu’à un an de prison et/ou 45 000 € d’amende » (article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881).
Ce que vous pouvez faire
Réunir les informations utiles
Avant toute chose, il est important de réunir le plus d’informations possible sur les faits : date et lieu des faits, nom de l’auteur-e des propos, propos exacts, attestations de témoins…
Le saviez-vous ? Des attestations de témoins certifiées par le Ministère de la Justice sont téléchargeables en ligne sur le site du Ministère. Si vous recueillez des témoignages de plusieurs personnes, veillez à ce qu’ils soient personnalisés et détaillés, et non pas identiques.
Trouver une solution avec la structure concernée
L’auteur-e de ces propos est employé-e d’un établissement recevant du public (un supermarché, une compagnie de transports, une discothèque…)? Cet établissement propose peut-être un service de médiation ou un service client. Si tel est le cas, vous pouvez prendre contact avec lui pour que la situation soit réglée par le dialogue, sans avoir recours à la justice. Adressez alors votre réclamation par écrit (par courriel ou courrier postal) ; pensez à y mentionner les textes de loi ci-dessus.
Retrouvez ci-dessous les dispositifs de médiation et d’alerte mis en place par nos partenaires :
- Groupe Casino : Dispositif de réclamation et cellule d’écoute Casino, Géant, Franprix, Leader Price et Monoprix
- Groupe la Poste : Système de réclamation, recours ou médiation
- Orange : Service client
- RATP : Service client
- SNCF : Direction de l’éthique et de la déontologie
Trouver une aide extérieure
Pour savoir si les propos que l’on vous a tenus sont condamnables par la loi, nous vous recommandons de demander conseil à des professionnel-le-s. Ils sauront vous informer et vous orienter dans vos démarches.
Des associations qui ont l’habitude de prendre en charge de telles situations sont à votre disposition pour vous écouter, vous renseigner et vous aider. Retrouvez ci-dessous ce que proposent nos associations partenaires.
Des permanences juridiques gratuites sont proposées :
- dans des maisons de justice et du droit ;
- dans des points d’accès au droit présents dans certaines mairies ;
- dans les bureaux d’aide aux victimes situés dans tous les tribunaux de grande instance.
Des avocat-e-s peuvent également être consulté-e-s gratuitement pour vous informer (renseignez-vous auprès du secrétariat de l'Ordre des avocats près de chez vous). Avec la carte ci-dessous, trouvez en un clic les permanences près de chez vous, en France métropolitaine et Outre-mer.
Porter plainte
Signalez l’incident aux autorités ! Si vous n’êtes pas en mesure de donner des éléments permettant d’identifier l’auteur-e des propos, votre plainte aura peu de chances d’aboutir, mais dans tous les cas elle sera utile : c’est en étant saisies de multiples plaintes pour contenus racistes que les autorités pourront mesurer l’ampleur du phénomène et réagir efficacement.
Comment porter plainte ? Muni-e des informations dont vous disposez, rendez-vous dans un commissariat de police ou un poste de gendarmerie près de chez vous, ou adressez directement un courrier au procureur de la République. En savoir plus
Attention : la loi sanctionne celles et ceux qui font des dénonciations « totalement ou partiellement inexactes » en connaissance de cause de 45 000 € d’amende et de 5 ans d’emprisonnement (article 226-10 du Code pénal).
Quand agir ? Vous avez un an pour agir devant la justice.
Obtenir une aide
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Fédération nationale d'aide aux victimes et de médiation08 Victimes - Numéro national d'aide aux victimes
Téléphone (Métropole) : 08 842 846 37 / (TOM/étranger) : 00 33 (0) 1 41 83 42 08 / Mail : 08victimes@inavem.org
Vous avez été victime, d’une agression,[...]
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Conseil National des Barreaux (CNB)Annuaire des avocats de France
Pour trouver un avocat près de chez vous, vous pouvez consulter l'annuaire des avocats de France, mis à disposition par le Conseil National des Barreaux.
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Conseil National des Barreaux (CNB)Annuaire des permanences gratuites avocats dédiées aux discriminations
« Si vous avez besoin d’obtenir une information sur votre situation juridique, d'avoir un conseil avant de prendre des engagements ou d'être orienté, si vous êtes impliqué dans[...]
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Dénoncer la haine Créer votre plainte en ligne
Denoncerlahaine.org est une plateforme citoyenne gratuite et simple d'accès créée par des avocats. Elle vise à faciliter la rédaction d'une plainte pénale en matière de propos haineux, racistes[...]
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LICRAFormulaire de signalement de la Licra pour les victimes
La Licra a mis en place un formulaire en ligne pour les victimes de racisme et de discrimination qu'elles doivent remplir en détaillant leur[...]
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Ligue des droits de l'HommeLe service juridique de la LDH
Téléphone : 01 56 55 51 00
La LDH, par l’intermédiaire de sa permanence juridique nationale ou de ses sections locales, assure un rôle d’information et est susceptible[...]
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SOS RacismeNuméro de téléphone du pôle juridique pour les victimes
Téléphone : 01 40 35 36 55
SOS Racisme a mis en place un numéro de téléphone pour les victimes de menaces, violences, injures et de discriminations à[...]
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Mouvement contre le Racisme et l'Amitié entre les Peuples (MRAP)Permanences d'accueil des victimes et témoins
Téléphone : 01 53 38 99 92 / Mail: accueil@mrap.fr
Le siège national du MRAP dispose d’un service juridique qui reçoit par mail, courrier ou téléphone des[...]
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Défenseur des droits Saisir le Défenseur des droits : Veiller au respect des règles de déontologie professionnelle par les acteurs de la sécurité
Le Défenseur des droits est chargé de veiller au respect des règles de bonne conduite pas les professionnels de la sécurité (publique ou privée) sur le territoire français.[...]
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Le Centre Européen pour les Droits des Personnes Rom (ERRC)a lancé un dispositif permettant de signaler des propos haineux ou des actes de la même nature dont sont[...]