Dans l'accès à un logement
Question précédenteVotre situation
Vous avez le sentiment qu’au motif de votre origine, de votre religion ou de votre apparence physique, vous n’avez pas reçu le même traitement ou obtenu la même chose qu’une autre personne dans la même situation que vous.
A noter : l’origine ou la religion sur laquelle a pu se baser cette différence de traitement peut être réelle, mais aussi supposée (par l’auteur-e des faits) à partir des traits de votre visage, de votre couleur de peau, de votre nom, de votre accent…
Cette situation a eu lieu :
- en voulant louer un appartement, dans le choix de votre dossier
- au moment de l'attribution d'un logement social
- dans les négociations pour acheter une maison
- pour obtenir une visite d’appartement ou de maison…
Vous cherchez à obtenir une aide face à cette différence de traitement injustifiée.
Ce que dit la loi
Cette situation pourrait correspondre à une discrimination dans l’accès au logement. La discrimination dans l’accès au logement est interdite par la loi.
Attention :
- Toutes les différences de traitement ne sont pas qualifiées de discrimination par la loi, qui définit précisément 23 critères (dont l'origine, la religion, l'apparence physique...) et des domaines précis (l'emploi, le logement l’éducation...).
- En aucun cas l’explication qui suit ne remplace l’analyse juridique de votre situation personnelle qui pourrait être faite par des professionnel-le-s du droit.
Quand parle-t-on de discrimination ?
La discrimination
Selon l’article 1 de la loi 2008-496 du 27 mai 2008, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, « constitue une discrimination […] la situation dans laquelle, sur le fondement de son origine, de son sexe, de sa situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son patronyme, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, de son état de santé, de sa perte d'autonomie, de son handicap, de ses caractéristiques génétiques, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales, de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable ».
Selon l’article 225-1 du Code pénal, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».
L’incitation à discriminer
L’article 1er de la loi 2008-496 du 27 mai 2008 inclut également dans les discriminations le fait d’obliger une personne à adopter un comportement discriminatoire.
Dans le logement
Selon l’article 2 de la loi du 27 mai 2008, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, dont l'article 1 est cité ci-dessus, prévoit que « toute discrimination [...] fondée sur un motif mentionné à l'article 1er est interdite en matière d'affiliation et d'engagement dans une organisation syndicale ou professionnelle, y compris d'avantages procurés par elle, d'accès à l'emploi, d'emploi, de formation professionnelle et de travail, y compris de travail indépendant ou non salarié, ainsi que de conditions de travail et de promotion professionnelle [...], en matière de protection sociale, de santé, d'avantages sociaux, d'éducation, d'accès aux biens et services ou de fourniture de biens et services ».
Selon l’article 225-2 du Code pénal, celui qui refuse de fournir un bien ou un service ou qui conditionne la fourniture d’un bien ou d’un service en raison de l’origine de la personne encourt jusqu'à 45 000 € d’amende, 3 ans d’emprisonnement et l'obligation d'indemniser entièrement le préjudice causé.
La discrimination (…) commise à l'égard d'une personne (…) par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende (article 432-7 du Code pénal).
Ce que vous pouvez faire
Réunir l’information utile:
Avant toute chose, il est important que vous réunissiez toutes les pièces qui pourront aider à comprendre votre situation : date et lieu des faits, nom de l’auteur-e ou du service en cause, courriers/courriels, contrat de location, attestations de témoins…
A noter : des attestations de témoins certifiées par le Ministère de la Justice sont téléchargeables en ligne sur le site du Ministère. Si vous recueillez des témoignages de plusieurs personnes, veillez à ce qu’ils soient personnalisés et détaillés, et non pas identiques.
Demander des explications
Puis, demandez par écrit l’explication de la différence de traitement dont vous avez fait l’objet en vous adressant à la ou au propriétaire. Si vous êtes passé-e par un intermédiaire (agence de location ou de vente, mairie…), c’est vers lui qu’il faut vous tourner. Si elle ou il ne peut pas expliquer pourquoi vous n’avez pas été traité-e comme les autres, ou si ses arguments ne vous paraissent pas bons ou suffisants, d’autres solutions s’offrent à vous.
Trouver des interlocuteurs externes
Le Défenseur des droits
Vous pouvez vous adresser au Défenseur des droits. Il instruira gratuitement votre dossier. Pour plus d’informations sur ses pouvoirs et ses domaines de compétences, consultez son site internet. Pour le saisir, vous pouvez : utiliser le formulaire de saisine en ligne ; envoyer un courrier postal (Défenseur des Défenseur des droits, Libre réponse 71120, 75342 Paris Cedex 07) ou rencontrer l’un-e de ses délégué-e-s présent-e-s en métropole et Outre-mer.
Les Associations et permanences juridiques
Des associations qui ont l’habitude de prendre en charge de telles situations sont à votre disposition pour vous écouter, vous renseigner et vous aider. Retrouvez ci-dessous ce que proposent nos associations partenaires.
Des permanences juridiques gratuites sont proposées :
- dans des maisons de justice et du droit
- dans des points d’accès au droit présents dans certaines mairies
- dans les bureaux d’aide aux victimes situés dans tous les tribunaux de grande instance.
Des avocat-e-s peuvent également être consulté-e-s gratuitement pour vous informer (renseignez-vous auprès du secrétariat l'Ordre des avocats près de chez vous).
Avec la carte ci-dessous, trouvez en un clic les permanences près de chez vous, en France métropolitaine et Outre-mer.
Porter plainte au pénal
Si votre situation concerne un refus d’embauche, une sanction, ou un licenciement , une offre d'emploi, l’accès à un stage ou à une formation professionnelle, et que vous souhaitez porter plainte munissez-vous des informations dont vous disposez et adressez-vous au commissariat de police, à un poste de gendarmerie ou par courrier au procureur de la République. Pour plus d’informations pour porter plainte, rendez-vous sur le site du Ministère de la Justice.
Le délai de recours est de 3 ans à compter de la révélation de la discrimination devant le juge pénal.
Attention : la loi sanctionne celles et ceux qui font des dénonciations « totalement ou partiellement inexactes » en connaissance de cause de 45 000 € d’amende et de 5 ans d’emprisonnement (article 226-10 du Code pénal). En revanche, la loi protège la personne qui s’est plainte d’une discrimination ou d’un harcèlement ou a témoigné de bonne foi d'une situation de discrimination ou de harcèlement. Elle est protégée y compris dans les cas où sa plainte ou son témoignage n’a pas abouti à une condamnation de la personne qu’elle a mis en cause (article 3 de la loi du 27 mai 2008).
Obtenir une aide
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LICRAFormulaire de signalement de la Licra pour les victimes
La Licra a mis en place un formulaire en ligne pour les victimes de racisme et de discrimination qu'elles doivent remplir en détaillant leur[...]
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Ligue des droits de l'HommeLe service juridique de la LDH
Téléphone : 01 56 55 51 00
La LDH, par l’intermédiaire de sa permanence juridique nationale ou de ses sections locales, assure un rôle d’information et est susceptible[...]
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SOS RacismeNuméro de téléphone du pôle juridique pour les victimes
Téléphone : 01 40 35 36 55
SOS Racisme a mis en place un numéro de téléphone pour les victimes de menaces, violences, injures et de discriminations à[...]
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Mouvement contre le Racisme et l'Amitié entre les Peuples (MRAP)Permanences d'accueil des victimes et témoins
Téléphone : 01 53 38 99 92 / Mail: accueil@mrap.fr
Le siège national du MRAP dispose d’un service juridique qui reçoit par mail, courrier ou téléphone des[...]
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Conseil National des Barreaux (CNB)Annuaire des permanences gratuites avocats dédiées aux discriminations
« Si vous avez besoin d’obtenir une information sur votre situation juridique, d'avoir un conseil avant de prendre des engagements ou d'être orienté, si vous êtes impliqué dans[...]
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Défenseur des droits Saisir le défenseur des droits: discrimination dans l'accès au logement
Toute personne qui s'estime victime de discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une religion, une race ou à une nation, dans[...]