Dans le cadre d'une embauche

Question précédente

Votre situation

Lors d’une embauche, vous avez le sentiment qu’au motif de votre origine, de votre religion ou de votre apparence physique vous avez été moins bien traité-e qu’une autre personne ayant un profil similaire au vôtre. A noter : l’origine ou la religion sur laquelle a pu se baser cette différence de traitement peut être réelle, mais aussi supposée (par l’auteur-e des faits) à partir des traits de votre visage, de votre couleur de peau, de votre nom, de votre accent… Cette différence de traitement a eu lieu : lors de la sélection des CV lors de[...]

Lors d’une embauche, vous avez le sentiment qu’au motif de votre origine, de votre religion ou de votre apparence physique vous avez été moins bien traité-e qu’une autre personne ayant un profil similaire au vôtre.

A noter : l’origine ou la religion sur laquelle a pu se baser cette différence de traitement peut être réelle, mais aussi supposée (par l’auteur-e des faits) à partir des traits de votre visage, de votre couleur de peau, de votre nom, de votre accent…

Cette différence de traitement a eu lieu :

  • lors de la sélection des CV
  • lors de l’entretien d’embauche
  • lors de l’élaboration de votre contrat de travail...

Vous cherchez à obtenir une aide face à cette différence de traitement injustifiée.

Ce que dit la loi

Cette situation pourrait correspondre à une discrimination à l’embauche. La discrimination à l'embauche est interdite par la loi. Attention : Toutes les différences de traitement ne sont pas qualifiées de discrimination par la loi, qui définit précisément 23 critères (dont l'origine, la religion, l'apparence physique...) et des domaines précis (l'emploi, le logement l’éducation...). En aucun cas l’explication qui suit ne remplace l’analyse juridique de votre situation personnelle qui pourrait être faite par des professionnel-le-s du droit. Quand parle-t-on de discrimination ? La discrimination Selon l’article 1 de la loi 2008-496 du 27 mai 2008,[...]

Cette situation pourrait correspondre à une discrimination à l’embauche. La discrimination à l'embauche est interdite par la loi.

Attention :

  • Toutes les différences de traitement ne sont pas qualifiées de discrimination par la loi, qui définit précisément 23 critères (dont l'origine, la religion, l'apparence physique...) et des domaines précis (l'emploi, le logement l’éducation...).
  • En aucun cas l’explication qui suit ne remplace l’analyse juridique de votre situation personnelle qui pourrait être faite par des professionnel-le-s du droit.

Quand parle-t-on de discrimination ?

La discrimination

Selon l’article 1 de la loi 2008-496 du 27 mai 2008, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, « constitue une discrimination […] la situation dans laquelle, sur le fondement de son origine, de son sexe, de sa situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son patronyme, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, de son état de santé, de sa perte d'autonomie, de son handicap, de ses caractéristiques génétiques, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales, de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable ».

Selon l’article 225-1 du Code pénal, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Le harcèlement discriminatoire

Dans la loi, le harcèlement discriminatoire est considéré comme une forme de discrimination. L’article 1er de la loi 2008-496 du 27 mai 2008 inclut « tout agissement lié à l’un des motifs mentionnés [notamment l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race et la religion], subi par une personne et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».

L’incitation à discriminer

L’article 1er de la loi 2008-496 du 27 mai 2008  inclut également dans les discriminations le fait d’obliger une personne à adopter un comportement discriminatoire.

L’aménagement de la charge de la preuve

« Toute personne qui s'estime victime d'une discrimination […] présente devant la juridiction compétente les faits qui permettent d'en présumer l'existence. Au vu de ces éléments, il appartient à la partie défenderesse de prouver que la mesure en cause est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Le présent article ne s'applique pas devant les juridictions pénales » (article 4 de la loi du 27 mai 2008).

Lors d’une embauche (stage ou emploi)

L’article 2 de la loi 2008-496 du 27 mai 2008 dispose que « toute discrimination [...] fondée sur le sexe, l'appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, la religion ou les convictions, le handicap, l'âge, l'orientation ou identité sexuelle ou le lieu de résidence est interdite en matière d'affiliation et d'engagement dans une organisation syndicale ou professionnelle, y compris d'avantages procurés par elle, d'accès à l'emploi, d'emploi, de formation professionnelle et de travail, y compris de travail indépendant ou non salarié, ainsi que de conditions de travail et de promotion professionnelle ».

L’article L.1132-1 du Code du travail affirme qu'« aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire […], notamment en matière de rémunération, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine » (A noter : par rémunération, il faut entendre non seulement « le salaire ou traitement ordinaire de base ou minimum », mais aussi « tous les avantages et accessoires payés directement ou indirectement en espèces ou en nature par l’employeur en raison de l’emploi du salarié », précise l’article L.3221-3 du Code du travail).

Selon l’article 225-2 du Code pénal, toute personne qui refuse d'embaucher, qui sanctionne ou licencie une personne, qui subordonne une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition discriminatoire, ou encore qui refuse d'accepter une personne à l'un des stages visés par le deuxième alinéa de l'article L.412-8 du Code de la sécurité sociale encourt jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.

Ce que vous pouvez faire

Réunir les informations utiles Avant toute chose, il est important que vous réunissiez toutes les pièces qui pourront aider à comprendre votre situation : date et lieu des faits, nom de l’auteur-e des faits, courriers/courriels, contrat le cas échéant, attestations de témoins… A noter : des attestations de témoins certifiées par le Ministère de la Justice sont téléchargeables en ligne. Si vous recueillez des témoignages de plusieurs personnes, veillez à ce qu’ils soient personnalisés et détaillés, et non pas identiques. Demander des explications Vous n’avez pas été embauché-e Commencez par demander[...]

Réunir les informations utiles

Avant toute chose, il est important que vous réunissiez toutes les pièces qui pourront aider à comprendre votre situation : date et lieu des faits, nom de l’auteur-e des faits, courriers/courriels, contrat le cas échéant, attestations de témoins…

A noter : des attestations de témoins certifiées par le Ministère de la Justice sont téléchargeables en ligne. Si vous recueillez des témoignages de plusieurs personnes, veillez à ce qu’ils soient personnalisés et détaillés, et non pas identiques.

Demander des explications

  • Vous n’avez pas été embauché-e

Commencez par demander l’explication de la différence de traitement dont vous avez fait l’objet. Pour cela, adressez-vous par écrit aux ressources humaines de la structure concernée (entreprise, administration, association…). Si votre candidature a été traitée par un intermédiaire de l’emploi (agence d’intérim, cabinet de recrutement…), c’est vers lui qu’il faut vous tourner. S’ils ne peuvent pas expliquer pourquoi ils ne vous ont pas traité-e comme les autres, ou si leurs arguments ne vous paraissent pas bons ou suffisants, d’autres solutions s’offrent à vous.

  • Vous avez été embauché-e

Vous avez été embauché-e, mais sans être traité-e comme les autres en raison de votre origine ou de votre religion (par exemple, vous avez été embauché-e à un poste inférieur à celui auquel vous postuliez) ? Vous pouvez, pour qu’une solution soit trouvée en interne, vous tourner vers :

  • votre supérieur hiérarchique pour qu’il intervienne auprès des ressources humaines ;
  • les représentant-e-s du personnel ;
  • un-e délégué-e syndical-e.

Trouver des interlocuteurs externes

Vous pouvez tout d’abord contacter l’Inspection du travail.

  • Le Défenseur des droits

Il instruira gratuitement votre dossier. Pour plus d’informations sur ses pouvoirs et ses domaines de compétences, consultez son site internet. Pour le saisir, vous pouvez utiliser le formulaire de saisine en ligne, envoyer un courrier postal  (Défenseur des droits, Libre réponse 71120, 75342 Paris Cedex 07) ou rencontrer l’un-e de ses délégué-e-s présent-e-s en métropole et Outre-mer.

  • Associations, syndicats et permanences juridiques

Des associations et les syndicats qui ont l’habitude de prendre en charge de telles situations sont à votre disposition pour vous écouter, vous renseigner et vous aider. Retrouvez ci-dessous ce que proposent nos associations partenaires.

Des permanences juridiques gratuites sont proposées :

  • dans des maisons de justice et du droit ;
  • dans des points d’accès au droit présents dans certaines mairies ;
  • dans les bureaux d’aide aux victimes situés dans tous les tribunaux de grande instance.

Des avocat-e-s peuvent également être consulté-e-s gratuitement pour vous informer (renseignez-vous auprès du secrétariat de l'Ordre des avocats près de chez vous).

Avec la carte ci-dessous, trouvez en un clic les permanences près de chez vous, en France métropolitaine et Outre-mer.

Saisir les tribunaux

  • Saisir le Conseil de prud’hommes ou le Tribunal administratif

Pour faire cesser ces agissements et/ou demander des dommages-intérêts, vous avez la possibilité de saisir le Tribunal administratif dans l’emploi public, ou le Conseil de prud’hommes dans l’emploi privé.

Comment faire ? Ce sont des procédures pour lesquelles il est préférable de demander conseil à un-e professionnel-le du droit.

Quand agir ? Vous avez 5 ans pour saisir le Conseil de prud’hommes à compter de la révélation de la discrimination. En revanche, pour saisir le Tribunal administratif, les délais varient en fonction de votre situation particulière et sont parfois très courts (ils peuvent être de deux mois), c’est pourquoi nous vous conseillons de vous tourner rapidement vers des professionnel-le-s qui sauront vous orienter.

A savoir : devant le Tribunal administratif ou le Conseil de prud’hommes, prouver qu’une discrimination a eu lieu est plus facile que devant les juridictions pénales (celles que l’on saisit en portant plainte). En effet, contrairement au pénal, vous n’avez pas à apporter tous les éléments de preuve : si vous montrez qu’une discrimination a probablement eu lieu, c’est à la personne mise en cause de se défendre, et de prouver que ce n’a pas été le cas. Cela permet de condamner plus facilement les discriminations. En savoir plus sur les différents tribunaux

  • Porter plainte (saisir une juridiction pénale)

Dans tous les cas, vous pouvez porter plainte.

Comment faire ? Muni-e des informations dont vous disposez, rendez-vous dans un commissariat de police ou un poste de gendarmerie près de chez vous, ou adressez directement un courrier au procureur de la République. En savoir plus

Quand agir ? Le délai de recours est de 3 ans devant le juge pénal à compter de la révélation de la discrimination.

Attention : la loi sanctionne celles et ceux qui font des dénonciations « totalement ou partiellement inexactes » en connaissance de cause de 45 000 € d’amende et de 5 ans d’emprisonnement (article 226-10 du Code pénal). En revanche, la loi vous protège si vous vous êtes plaint-e de bonne foi d'une situation de harcèlement. Vous êtes protégé-e y compris si cela n’a pas abouti à une condamnation (article 3 de la loi du 27 mai 2008).

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